Pour sa dernière édition en partenariat avec la Villa Médicis, Académie de France à Rome, l’association Genius Loci a présenté à Paris, dans un lieu emblématique de l’histoire de l’architecture moderne, un ensemble d’œuvres « romaines » de l’artiste pluridisciplinaire Benoît Maire.
L’exposition, sous le commissariat de Marion Vignal, a rassemblé une sélection de peintures, sculptures, pièces de mobilier et une vidéo conçues par Benoît Maire durant sa résidence à la Villa Médicis entre 2021 et 2022. Ces créations ont pris place au cœur de l’Atelier Ozenfant, maison construite par Le Corbusier et Pierre Jeanneret en 1923 pour le peintre Amédée Ozenfant, exceptionnellement ouverte au public à cette occasion. Pensée comme un voyage de Rome à Paris, l’exposition se veut une réflexion sur la mesure et le temps, en écho aux recherches de Benoît Maire et à l’esprit de ce lieu d’architecture unique, manifeste d’un « esprit nouveau ».
Elle est l’une des premières constructions puristes de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, ainsi que la première réalisation parisienne du duo.
Commanditée par le peintre Amédée Ozenfant à son ami Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier, sa construction a lieu en 1923 face aux réservoirs de Montsouris, avenue Reille, dans le XIVe arrondissement. Cette maison-atelier incarne la complicité artistique et intellectuelle qui lie le peintre et l’architecte depuis leurs premières réflexions sur le Purisme et la revue L’Esprit nouveau qu’ils fondent avec le poète Paul Dermée en 1920 autour des notions d’ordre et de rigueur géométrique.
Caractérisé par une monumentale verrière d’angle, l’Atelier Ozenfant témoigne des prémices du style moderne de Le Corbusier et de ses expérimentations formelles, autour de la façade libre et du décloisonnement de l’espace. L’architecte y défend un habitat simple, économique, rationnel et industriel. Il instaure pour la première fois une promenade architecturale en favorisant l’élévation à travers les niveaux de l’activité humaine. Celle-ci atteint son point culminant avec la bibliothèque suspendue dans l’atelier à laquelle on accède par une étroite échelle.
Très impliqué dans le projet architectural, Amédée Ozenfant en dessina les esquisses avant de confier la conception à Le Corbusier et à Pierre Jeanneret qui venait de le rejoindre comme architecte associé. « Je me serais contenté d’une maison fonctionnelle — ils me bâtirent une petite beauté. Je fus l’ingénieur, Pierre perfectionna le plan et les dispositifs techniques, Le Corbusier fut l’artiste », écrit Ozenfant dans sesMémoires. Le peintre travailla dans cette maison jusqu’en 1939, date à laquelle il vendit le lieu pour s’exiler à New York pour fuir le nazisme.
À PROPOS D’AMÉDÉE OZENFANT
Peintre, théoricien et enseignant, Amédée Ozenfant est né en 1886 à Saint-Quentin en Picardie. Il grandit auprès d’un père architecte et d’une mère peintre, et s’oriente vers une carrière artistique. Il intègre l’Académie de la Palette à Paris en 1907. En 1915, il fonde la revue L’Élan afin de maintenir le lien avec les artistes envoyés au front. Deux ans plus tard, son ami Auguste Perret le présente à Charles-Édouard Jeanneret qui deviendra rapidement son complice intellectuel. Ils théorisent ensemble le Purisme dans leur manifeste Après le Cubisme (1918), puis fondent la revue L’Esprit nouveau (1920). Ils y déploient leur vision de la modernité tant dans le domaine de l’art que de l’architecture. En 1928, son ouvrage Art, synthèse de ses réflexions artistiques, connaît un franc succès en France comme à l’international.
Sa peinture se fait alors le reflet de ses doutes philosophiques et de sa quête spirituelle. A partir des années 1930, il s’engage contre la montée du fascisme en Europe et affirme sa passion pour l’enseignement, pensé comme une élévation des arts et de l’esprit. Il ouvre une première académie dans sa maison-atelier parisienne avant de partir s’installer à Londres. En 1938, c’est là qu’il achève le tableau Vie, fruit de sept ans de travail, symbole d’un humanisme perdu. En 1939, il fonde la Ozenfant School of Fine Arts à New York. Mis à l’écart par le maccarthysme en raison de son engagement politique, Ozenfant revient en France en 1955. Sa peinture évolue autour de plusieurs séries (feux d’artifice et nuages, montagnes et mer, ramures, architecture) avant de revenir à ses thèmes puristes. Il décède à Cannes en 1966.
À PROPOS DE LE CORBUSIER
Né en 1887 à La-Chaux-de-Fonds, en Suisse, Charles-Édouard Jeanneret, dit Le Corbusier, fut architecte, urbaniste, peintre, designer, théoricien. D’abord formé à la gravure-ciselure, Jeanneret s’oriente rapidement vers l’architecture. Il s’initie aux principes de construction en béton armé auprès d’Auguste Perret avant de s’établir en tant qu’architecte en Suisse, en 1914. Les dégâts causés par la guerre l’amènent à repenser les modules architecturaux. Il s’installe à Paris en 1917. En 1918, Jeanneret et le peintre Amédée Ozenfant publient le manifeste Après le Cubisme, qui marque la naissance du Purisme et dans lequel ils glissent une invitation pour une exposition commune. Les peintures des deux hommes sont alors caractérisées par une simplification des formes, le rejet du décoratif, une palette chromatique réduite mais aussi une mise en avant de l’esthétique machiniste.
Avec le poète Paul Dermée, Jeanneret et Ozenfant fondent la revue L’Esprit nouveau en 1920, revue esthétique dans laquelle ils peuvent pleinement théoriser leur vision de l’art et de l’architecture. À partir de 1922, l’architecte s’associe à son cousin Pierre Jeanneret (1896-1967) et ouvre en 1924 son atelier au 35, rue de Sèvres. Quelques années plus tard, la villa Savoye (1928-1931), à Poissy, cristallise ses principes puristes et les fondamentaux de l’architecture moderne. Après la Seconde Guerre Mondiale, Le Corbusier réalise l’unité d’habitation de Marseille, la Cité radieuse (1947-1952), ainsi que de nombreuses autres constructions brutalistes telles que la manufacture à Saint-Dié (1946), la chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp (1950-1955) et le Couvent Sainte-Marie de la Tourette à Éveux-sur-l’Arbresle (1953-1960). L’architecte meurt en 1965, lors d’une baignade en Méditerranée, terrassé par une crise cardiaque au pied de son cabanon de Roquebrune-Cap-Martin dans lequel il avait concentré sa réflexion sur l’habitat minimum. Dix-sept de ses constructions sont actuellement classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
© Adrien Dirand
© Adrien Dirand
Né en 1978 à Pessac, Benoît Maire vit et travaille à Bordeaux.
Il étudie la philosophie à la Sorbonne (Paris I) avant d’entrer en 2002 à la Villa Arson, à Nice. En 2005, il effectue une résidence de recherche au Palais de Tokyo où il expose en 2008. Il est lauréat du Prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2010, ainsi que du CNAP, Image/Mouvement. En 2017, il obtient le SOLO Prize à Art Brussels. Lauréat en 2017 du 1% artistique de la MÉCA (Maison de l’économie créative et de la culture en Nouvelle-Aquitaine), il réalise Un détail, une demi-tête d’Hermès monumentale en bronze, installée sur le parvis du nouveau bâtiment du Frac Aquitaine-MÉCA, à Bordeaux. En 2018, le CAPC à Bordeaux lui consacre une importante exposition rétrospective baptisée Thèbes, présentée ensuite à Skype Island à Bristol, en Grande-Bretagne. En 2021–2022, il est pensionnaire de la Villa Médicis – Académie de France à Rome.
Sa pratique pluridisciplinaire cherche à confondre les catégories, à brouiller les limites. Benoît Maire s’intéresse autant à la peinture qu’à la sculpture, à l’installation, à la vidéo, au design et à l’architecture. Il réalise également des expositions, des publications et des performances. Il collabore régulièrement avec d’autres artistes, ainsi qu’avec des philosophes et des musiciens. À partir de 2012, Benoît Maire inaugure sa série Peintures de Nuages, donnant une place centrale à sa pratique picturale qu’il considère comme un questionnement ontologique. Depuis 2015, il est associé au collectif d’architectes Ker-Xavier et crée du mobilier en édition limitée, considérant les objets comme des sculptures auxquelles s’ajoutent des contraintes. Depuis plus de dix ans, sa recherche se formalise sur la question de la mesure, proposant une allégorie de la philosophie comme rapport de calcul entre l’homme et son environnement.
Ses œuvres ont été exposées à Rome, Londres, Berlin, San Francisco et sont présentes dans les collections de nombreux musées en France et à l’international, dont le musée national d’Art moderne/Paris, le Centre Georges Pompidou/Paris, la Vancouver Art Gallery et le Mudac à Lausanne. Benoît Maire est représenté par la galerie Nathalie Obadia, à Paris, par la galerie Croy Nielsen à Vienne, et par la galerie Meessen De Clercq à Bruxelles.
Encre sérigraphie, peinture à l'huile, peinture acrylique en spray sur toile enduite
Commission spéciale Genius Loci. Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Huile sur toile
Collection privée © Adrien Dirand
© Adrien Dirand
Pin cintré, marqueterie de chêne et de noyer, châtaignier, lazure
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Pin cintré, marqueterie de chêne et de noyer, châtaignier, lazure
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Fauteuil Romain (à droite) - 2022-2023
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Pin cintré, marqueterie de chêne et de noyer, châtaignier, coussin à platebande en velours JAMES Bleu Égyptien MISIA
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier, abat-jour
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Huile sur toile
Collection privée © Adrien Dirand
Animation vidéo
Courtesy Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Guéridon primitif - 2022-2023, Courtesy Ker-Xavier
© Adrien Dirand
Aluminium soudé
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Mélèze et noyer
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Patte de canard en bronze
© Adrien Dirand
Huile sur toile
Courtesy Benoît Maire et Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Huile sur toile
Courtesy Benoît Maire et Nathalie Obadia © Adrien Dirand
© Adrien Dirand
Pin lazuré, cuir
© Adrien Dirand
Pin lazuré, cuir
© Adrien Dirand
Bronze peint
Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Lampe de Sienne (à droite) - 2022-2023, Verre sablé et soufflé, Courtesy Ker-Xavier
© Adrien Dirand
Bronze peint
Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Fuite Indexée - 2023, Bronze peint
Courtesy Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Aluminium soudé
Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Encre sérigraphie, peinture à l'huile, peinture acrylique en spray sur toile enduite
Commission spéciale Genius Loci. Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Huile sur toile
Collection privée © Adrien Dirand
© Adrien Dirand
Pin cintré, marqueterie de chêne et de noyer, châtaignier, lazure
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Pin cintré, marqueterie de chêne et de noyer, châtaignier, lazure
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Fauteuil Romain (à droite) - 2022-2023
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Pin cintré, marqueterie de chêne et de noyer, châtaignier, coussin à platebande en velours JAMES Bleu Égyptien MISIA
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier, abat-jour
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Acier
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Huile sur toile
Collection privée © Adrien Dirand
Animation vidéo
Courtesy Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Guéridon primitif - 2022-2023, Courtesy Ker-Xavier
© Adrien Dirand
Aluminium soudé
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Mélèze et noyer
Courtesy Ker-Xavier © Adrien Dirand
Patte de canard en bronze
© Adrien Dirand
Huile sur toile
Courtesy Benoît Maire et Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Huile sur toile
Courtesy Benoît Maire et Nathalie Obadia © Adrien Dirand
© Adrien Dirand
Pin lazuré, cuir
© Adrien Dirand
Pin lazuré, cuir
© Adrien Dirand
Bronze peint
Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Lampe de Sienne (à droite) - 2022-2023, Verre sablé et soufflé, Courtesy Ker-Xavier
© Adrien Dirand
Bronze peint
Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Fuite Indexée - 2023, Bronze peint
Courtesy Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Aluminium soudé
Courtesy Benoît Maire / Galerie Nathalie Obadia © Adrien Dirand
Fondée en 1666 par Louis XIV, l’Académie de France à Rome – Villa Médicis est un établissement français installé depuis 1803 à la Villa Médicis, villa du XVIe siècle entourée d’un parc de sept hectares et située sur le mont Pincio, au cœur de Rome.
Établissement public national relevant du ministère de la Culture, l’Académie de France à Rome – Villa Médicis remplit aujourd’hui trois missions complémentaires : accueillir des artistes, créateurs et créatrices, historiens et historiennes de l’art de haut niveau en résidence pour des séjours longs d’une durée d’un an ou des séjours plus courts ; mettre en place une programmation culturelle et artistique qui intègre tous les champs des arts et de la création et qui s’adresse à un large public ; conserver, restaurer, étudier et faire connaître au public son patrimoine bâti et paysager ainsi que ses collections.
L’Académie de France à Rome – Villa Médicis est dirigée par Sam Stourdzé.
Ker-Xavier est une signature. Fondé à Paris en 2011 par un groupe d’architectes diplômés de l’école de Belleville, Ker-Xavier est en prise avec les modes de vie d’un nouveau siècle. Des créateurs du champ de l’art visuel se sont ensuite joints à ce groupe pour réaliser des projets aux croisements de disciplines parfois séparées.
Le studio Ker-Xavier crée des meubles, des porcelaines, des pièces en textiles et répond à des projets de scénographies. À partir de 2016, Benoît Maire intègre le collectif d’architectes. Il produit des scénographies et des pièces de mobilier pour ce label.
Fondée en 1953 par Osvaldo et Fulgenzio Borsani, Tecno Spa est un éditeur de mobilier italien. L’industriel développe des projets d’architecture d’intérieur en collaboration avec les plus grands cabinets d’architectes internationaux tels que Norman Foster. Présente en France, la marque a établi son showroom professionnel dans l’Atelier Ozenfant, maison construite par Le Corbusier et Pierre Jeanneret en 1923 pour le peintre Amédée Ozenfant.
Courtier en assurance du marché de l’art, Appia Art & Assurance est né de la rencontre entre Edouard Bernard et Hadrien Brissaud. Depuis 2015, les associés fondateurs ont pour ambition de proposer des solutions d’assurance adaptées aux besoins de leurs clients, particuliers ou professionnels, du monde de l’art : galeries, maisons de ventes aux enchères, antiquaires, restaurateurs, collectionneurs privés, musées et institutions, transporteurs, etc.
Passionnée par l’art, le monde du vin et celui des voitures de collection, l’équipe d’Appia Art & Assurance propose un service sur mesure à ses assurés et une gestion dédiée. La confidentialité, la réactivité et l’efficacité de son équipe sont à l’origine des liens privilégiés avec ses assurés.
En tant qu’innovateur dans les domaines de la nutrition, de la santé et de la beauté, dsm-firmenich réinvente, fabrique et commercialise des nutriments essentiels, des arômes et des parfums pour répondre aux besoins de la population mondiale en pleine croissance. Grâce à sa gamme complète de solutions, à ses ingrédients naturels et renouvelables et à ses compétences scientifiques et technologiques de premier plan, la société helvético-néerlandaise, présente dans près de 60 pays, cherche à créer ce qui est essentiel à la vie humaine, désirable pour les consommateurs et durable pour la planète.
MISIA est un éditeur français, créateur d’étoffes prestigieuses, uniques et de grande qualité.
MISIA puise dans l’univers libre et avant-gardiste du début du siècle dernier, joyeux, créatif, audacieux, glamour et raffiné pour le réinterpréter de façon résolument moderne.
Née d’un voyage, ou d’une aventure artistique, culturelle, chaque collection offre une nouvelle expérience émotionnelle et sensorielle à toutes les personnes influentes du monde de la décoration.